La Belle Aube

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Jeune ingénieur des Ponts et Chaussées du cadre indochinois, Henri Maux quitte la France en 1927, pour occuper son premier poste en Asie. Au Cambodge – où il va rester cinq ans – il vit une aventure exceptionnelle, en raison de la politique des Grands Travaux, décidés par la métropole. Travailleur et doué, plein d’idéal et de fantaisie, il se passionne pour ce pays, la civilisation khmère, et les dernières découvertes des temples d’Angkor. Sillonnant sans relâche les régions, à cheval, en voiture ou à dos d’éléphant, il devient le conseiller occulte des grands conservateurs de l’époque. Il apprécie que son travail apporte du bien-être aux Cambodgiens – dont il apprend la langue – que ce soit grâce aux milliers de kilomètres de routes et aux centaines de ponts qu’il construit, ou  à l’établissement de la première lige de chemin de fer entre Phnom Penh et Battambang. Il quitte le pays avec nostalgie.

Tournée à Moung, 24 avril 1927

Tournée à Moung, 24 avril 1927

Henri Maux sur la Grande Muraille par -10°

Henri Maux sur la Grande Muraille par -10°

Pendant les trois années suivantes de son séjour indochinois, il s’installe à Saigon. Son travail le conduit désormais dans la région du delta du Mékong, le Transbassac, grenier à riz du pays. En deux ans, il remuera autant de terre que pour le creusement du canal de Suez et multipliera par dix la surface des rizières. Il devient ainsi un spécialiste incontestable d’Hydraulique agricole et s’intéressera toute sa vie à cette question, en particulier lorsqu’il aura l’idée – en 1941 – de relancer la plantation du riz en Camargue. Mais il désapprouve la mentalité coloniale qu’il rencontre en Indochine. Et lorsqu’il quitte le territoire en 1936, il ne souhaite plus travailler dans ce cadre, ce que ses chefs auront du mal à accepter. Rentré en congé en France, il participe quelques mois à l’aventure du Front Populaire. Puis s’étant marié, il décidera d’accepter une mission en Chine, proposée par la Société des Nations, comme conseiller technique auprès de Chiang Kai-shek. Il avait, en effet, éprouvé un vrai coup de foudre pour cet immense pays lors d’un tour du monde effectué en 1930. Désormais son existence mouvementée se déroulera en Chine, et a fait l’objet de deux ouvrages déjà parus : « Le Dragon de l’Est » et « Mission dans le tumulte asiatique »

Retour au campement de Mamoung, la cabane des Travaux Publics

Retour au campement de Mamoung, la cabane des Travaux Publics