Prix Auguste Pavie
Remise du Prix Auguste PAVIE à Antoinette Maux-Robert, le 7 février 2003 à l’Académie des Sciences d’Outre Mer pour son ouvrage « La Lutte Contre le Chômage à Vichy. Henri Maux le Juste Oublié 1939-1944 ». Editions. Lavauzelle
Discours de remerciement aux Académiciens :
« Mesdames, messieurs,
Je tiens à vous remercier pour le prix que vous venez de m’accorder, et cela pour trois raisons:
– En premier lieu parce que mon livre « Le Juste oublié » (que l’on ne peut pas dissocier du précédent « Le Dragon de l’Est ») est l’aboutissement d’un long travail de près de 15 années, pendant lesquelles j’ai travaillé plus de 500 heures dans divers fonds d’archives, privés et publics.
J’ai trié et donné aux Archives nationales tous les documents que ma famille possédait, et j’ai suggéré à d’autres personnes, qui n’y pensaient pas, à faire de même avec leurs propres archives. Tous ces fonds sont désormais à la disposition des chercheurs. J’ai aussi effectué plus de quarante interviews des témoins de l’époque qui ont tous, hélas, disparu. Ce long travail, qui m’a amenée à publier deux livres sur Henri Maux, a été très solitaire et difficile. Votre distinction va me donner le courage d’écrire le troisième et dernier ouvrage sur mon père.
– En second lieu, je vous remercie de ne pas avoir été rebutés par le sujet dont traite « Le Juste oublié », qui se situe au cœur du régime de Vichy. Plus de 60 ans après les faits, tout ce qui touche à cette période de notre histoire reste sujet brûlant. Je l’ai découvert progressivement. Seuls les historiens spécialisés peuvent se permettre de l’évoquer. J’estime donc que votre décision a été courageuse et je vous en sais gré
La dernière raison de ma reconnaissance, c’est de m’avoir fait connaître Auguste Pavie, dont je ne savais pas grand chose. Je me suis procuré son ouvrage « A la conquête des cœurs » qui est un livre exceptionnel. Il montre la qualité de cet homme si sympathique, qui adorait l’Asie et avait un contact surprenant avec les habitants. Il a passé presque toute sa vie active autour du Mékong. Or c’est aussi le cas de mon père. Henri Maux a commencé sa carrière au Cambodge, en 1927, deux ans après la mort de Pavie. Il a aimé et respecté les Asiatiques, et a cherché à les comprendre. Il a lié de solides liens d’amitié avec eux. Je pense sincèrement qu’il a beaucoup fait pour les pays d’Asie, où il a acquis une grande « face ». Il a été, en quelque sorte, le continuateur de Pavie. C’est mon opinion personnelle, j’espère vous la faire partager grâce à ces ouvrages, qui contribueront à faire sortir Henri Maux de
l’oubli….
Je vous remercie…
Antoinette Maux-Robert